Ciao la serenissima…

Tous les gens qui me connaissent savent que me plaindre est mon sport favori. Un rien me fait râler. Le temps. Les nordistes qui disent pain au chocolat. Les transports en commun. Les gens trop heureux. Les gens qui se plaignent. Et pourtant. La vie semble me rendre plutôt bien mon ingratitude. J’ai connu Erasmus à Leicester. J’ai connu Erasmus à Barcelone.  Maintenant, me voilà en Italie, à Vénise, pour 3 mois. Alors, je crois que rien pour ça, je vais arrêter de me plaindre.

Je me souviens, l’an dernier à Montpellier, j’avais dû faire une présentation orale en histoire médiévale sur la Sérénissime et la Sublime. J’avais détesté ce travail du début à la fin. J’étais loin de me douter qu’un jour j’irai à Venise. Qu’un jour j’y habiterai et y étudierai. Les coïncidences de la vie.

Le 7 Janvier, j’ai donc posé valise dans le Veneto, pour trois mois. Pour retrouver mes MIMers et étudier enfin ce qui me plait dans le master. Des trois universités de mon master, j’attendais les cours de Ca’Foscari avec impatience. Ainsi, je me penche sur le conflit israelo-palestinien, sur la littérature arabe, sur les diasporas traumatiques.. et je me régale. C’est difficile mais intéréssant. Il était temps, j’ai envie de dire … MAZEL TOV (peut-être la seule chose que j’ai retenue de mes 20 heures d’hébreu à Barcelone)!

Et puis, sans oublier le meilleur. La Sérénissime. Venise et ses canaux. Venise et ses petites rues minuscules qui ressemblent à des cul de sac mais mènent bel et bien à des petits endroits. Venise et ses Spritz. Venise et son carnaval. Venise et son froid. Venise et son brouillard à 11 h du matin. Venise et mes MIMers.

Alors, ça serait mentir que de dire tout est parfait. Je ne suis pas vraiment pas du tout satisfaite de mes colocataires, même si j’adore l’appartement et nos petits chats. Et puis, ce n’est pas un cliché, il y a beaucoup de xénophobie et de racisme dans le Vénéto. Parfois, je surprend des regards de haine quand je marche dans la rue. Mais, au final, ce sont eux qui se trompent de colère. Au final, les esprits étroits sont partout, et faiblir face à leur venin, c’est les laisser gagner. Ils sont partout mais moi je bouge. Je profite de mes 22 ans, de ma bougeotte tant qu’elle est encore là.

D’ailleurs, je suis arrivée le 7 mais j’ai décollé très vite pour une autre destination. Je suis retournée un week-end à Leicester, pour voir ma Anaïs et ma ville d’amour. Quel bonheur de mélanger mes différents Erasmus ensemble.

Je ne sais même pas pourquoi je trouve le moyen de me plaindre de ma vie. Cette année, j’ai juste tout ce que je n’avais pas à Montpellier, et qui me manquait affreusement. Cette année, je suis constamment en vadrouilles. Je change de pays tous les trois mois. J’ai des amis des 4 coins du monde. Des esprits ouverts. Des sourires. La possibilité de réaliser mes rêves. Cette année, j’ai une idée nettement plus précise de ce que je veux faire de ma vie.

L’Italien dans tout ça? Je pense que je représente parfaitement tout ce que les étrangers détèstent des touristes français. Je n’essaie pas. J’avoue ne pas m’y pencher suffisamment. Nous avons des cours proposés par l’université le samedi matin, mais pas assez d’heures pour faire une quelconque différence. Mes colocataires parlent anglais, et mes MIMers parlent plein d’autres langues. L’Italien ne m’est pas réellement nécessaire. C’est quelque chose que je vais regretter parce que je n’aurai probablement pas l’occasion de vivre de nouveau 3 mois en Italie. J’espère que Février sera plus concluant de ce côté là. Je vais vraiment essayer. Je pense pouvoir y arriver, car ma compréhension, sans connaitre la langue, est plutôt bonne. Affaire à suivre.


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